L’origine du boomerang selon la légende australienne
Le premier boomerang australien
Une légende australienne, recueillie par Arthur et Les Janetski, raconte la naissance du premier boomerang :
Aux premiers jours du Temps des Rêves, les hommes devaient ramper sur leurs mains et leurs genoux car le ciel touchait presque le sol. Un jour, un vieux chef s’approcha d’une mare d’eau magique et se pencha pour boire. Alors qu’il se désaltérait, il vit un magnifique bâton tout droit dans l’eau. De la main il l’atteignit et s’en empara.
Et soudain il se mit à penser : « Avec ce bâton, je peux repousser le ciel, et nous pourrons vivre debout ! Alors il poussa et poussa le ciel jusqu’à l’endroit où il se trouve maintenant, et les arbres commencèrent à grandir, les opossums gambadèrent sur les branches et les kangourous se mirent à sauter de joie.
Le vieux chef regarda son bâton et vit qu’il était terriblement courbé. Se disant qu’il ne servirait plus à rien, il le jeta au loin, mais le bâton revint vers lui. Il le jeta de nouveau et le bâton revint encore. Alors il le garda et le baptisa « boomerang.

Le Capitaine Cook

Les Européens ont découvert les boomerangs en 1770, lorsque le Capitaine James Cook prit possession de l’Australie au nom de l’Angleterre. Les fiers conquérants éprouvèrent un profond mépris pour ce peuple. Les aborigènes vivaient à l’âge de pierre et ne connaissaient ni le travail des métaux, ni l’écriture, ni même l’arc et les flèches. Mais les conquérants restèrent bouche bée lorsqu’ils virent les aborigènes lancer et rattraper un étrange instrument courbé ressemblant à une épée en bois.
Le boomerang des aborigènes d’Australie
D’où vient le mot ‘boomerang’ ?
Le mot boomerang vient de l’expression « boom – ma – rang » qui signifie « Reviens, bâton ! », qu’une tribu d’aborigènes d’Australie criait lorsqu’ils rattrapaient cet étrange objet.
Plus précisément, il s’agit des Turuwals, la première tribu que rencontra le Capitaine Cook en Nouvelles-Galles du Sud.
Selon d’autres auteurs, le mot boomerang est issu du terme aborigène boomari, qui veut dire vent …
Selon l’Australian National Dictionary, le mot a été connu sous de nombreuses autres orthographe, dont « bomerang, bommerang, bomring, boomareng, boomering, bumerang ».
Comment était le boomerang des aborigènes d’Australie ?
Le boomerang aborigène est construit à partir d’un morceau de bois taillé dans une branche d’acacia ou d’eucalyptus. La forme du boomerang est ébauchée à la hache, chauffée au-dessus d’un feu de bois, puis courbée pour prendre sa forme définitive. Enfin il est travaillé avec un silex, poli avec du sable, puis peint.


Lors des grands rassemblements, les tribus se défiaient au travers de compétitions de précision, de vitesse, de qualité de vol. Les chasseurs pouvaient ainsi démontrer leur adresse, leur précision, leur force. Cependant, il faut bien savoir que le boomerang ne servait pas à tuer les animaux. A cette fin, les aborigènes utilisaient un bâton faiblement courbé, beaucoup plus lourd (300 à 400 grammes), nommé killing stick*.

La chasse aux oiseaux était une autre utilisation du boomerang. Des vols de boomerangs associés à des cris les effrayaient et les rabattaient vers des filets. Enfin les boomerangs étaient aussi des instruments de musique rythmant les danses et les chants.
Histoire du boomerang dans le monde
Le boomerang en Egypte, en Indonésie, en Europe

Les recherches archéologiques ont montré bien plus tard, que le boomerang était connu par de nombreux peuples sur toute la planète.
Le plus ancien boomerang, taillé dans une défense de mammouth, a été retrouvé en Pologne. Il date de 23 000 ans ! Des modèles ont été retrouvés en Egypte dans les pyramides des pharaons, en Indonésie, dans l’Arizona (peuple indien Hopi), en Inde, en Hollande et en Allemagne. Souvent construits en bois, les boomerangs se conservent très mal. On pense qu’ils étaient connus de nombreux peuples, mais ils n’ont survécu que chez les aborigènes Australiens, ce peuple de rêveurs.

Cependant aujourd’hui les aborigènes d’Australie, longtemps meurtris par l’implantation du peuple anglais sur ce continent, ne vivent plus guère que dans le « bush », et ne savent plus fabriquer de bons boomerangs. La plupart peignent en série des boomerangs pour touristes mais les décors, toujours typiques de leur art, restent uniques.

Le boomerang servait-il pour le jeu ou la chasse ?
Les aborigènes utilisaient 2 sortes d’objets :
- les « boomerangs », courbés, assez légers et capables de revenir aux lanceurs à l’occasion de jeux ou concours
- et les « killing sticks », peu courbés, plus lourds (300 g), utilisés pour effrayer des oiseaux et les rabattre dans des filets ou viser des proies … Mais ces bâtons volaient tout droit, sans retour.
Description du boomerang
Le boomerang était un objet inconnu et fascinant dans l’Europe du XIXème siècle. En témoigne cet article publié en 1858, relatant la découverte de cet objet mystérieux :

Evolution du boomerang jusqu’aux temps modernes
Le boomerang sportif existe depuis une trentaine d’années. Les premiers clubs et les premières fédérations apparaissent en Europe, en Australie et aux Etats-Unis dès les années 1970.
Paradoxalement, la pratique du boomerang reste impopulaire au pays des kangourous sans doute en raison de ses attaches avec le peuple aborigène.
D’autre part, les lanceurs ont du mal à se réunir dans ce pays si vaste et les tournois sont rares.
Malgré tout, de nombreux lanceurs Australiens ont marqué l’histoire du boomerang sportif et il semblerait que cela bouge aujourd’hui en Australie.
Mais le pays qui donne le plus bel élan dans les années 80 est sans doute les Etats-Unis qui domine la compétition depuis 10 ans avec une belle poignée de champions.
En Europe, la France et l’Allemagne, bien organisées, sont devenues les 2 nations fortes du boomerang et les grandes rivales des Etats-Unis.
Mais n’oublions pas la Suisse, la Belgique, la Hollande, l’Italie ou de nouvelles nations venant grandir ce monde de passionnés comme le Japon, le Canada, le Brésil ou la Bulgarie.
L’avenir de ce sport reste imprévisible et dépendra en partie de l’envie des lanceurs expérimentés de transmettre leur passion aux jeunes qui semblent attirés par cet « objet magique »…